Dans la lignée d'un article précédent, je vais évoquer ici l'affaire Vincenzo Vecchi.
Samedi dernier à Angers, à la Grande Ourse, avait lieu une soirée de soutien pour lui, et d'information sur les évènements de Gênes en 2001 ainsi que le Mandat d'Arrêt Européen.
Pour rappel, Vincenzo a été condamné à 12 ans de prison par la justice italienne pour des faits présumés commis lors des manifestations à l'occasion du G8 de Gênes en 2001 et lors d'une contre-manifestation antifasciste à Milan en 2006. La justice française doit aujourd'hui décider de son extradition ou non vers l'Italie. Vincenzo comparaitra prochainement devant la cours d'appel d'Angers, d'où l'importance de construire une mobilisation angevine. Nous devons utiliser notre meilleure arme contre la répression : la solidarité.
J'en profite pour remercier le comité local de soutien à Vincenzo d'avoir organisé cette soirée ! Et bravo pour votre courageux soutien.
Quelques membres du comité de soutien de Rochefort-en-Terre (où Vincenzo a vécu 8 ans) ont témoigné, et décrit chronologiquement comment ils avaient vécu les évènements, et se sont organisés pour soutenir leur ami, en découvrant petit à petit le fonctionnement de la justice à travers l'Europe, et les faits présumés pour lesquels Vincenzo est poursuivi.
Leur présentation était simple mais très claire. J'ai trouvé admirable comment ces personnes, absolument pas spécialiste du sujet, se sont investies et mobilisées pour soutenir Vincenzo. Je me suis posé la question, et je vous la pose aussi : et si un de vos amis était soudainement emprisonné pour des raisons abusives, que feriez-vous ?
À réfléchir, quand déjà plus de 440 gilets jaunes ont été incarcérés, dans des conditions de détention honteuses.
Le comité a conclu cet échange en évoquant le Mandat d'Arrêt Européen (MAE), un outil remplaçant le mécanisme d'extradition au niveau européen, et détourné pour poursuivre des opposants politiques au-delà des frontières d'un pays :
Voici une présentation très claire du problème qu'il pose en une vidéo de 3min :
Une conférence de presse avait d'ailleurs lieu mardi 21 janvier à l’Assemblée Nationale autour du cas Vincenzo Vecchi, et pour alerter le Parlement sur les dysfonctionnements du MAE.
Le plus atterrant dans le cas de Vincenzo, c'est que le MAE concernant la condamnation pour participation à une manifestation antifasciste non autorisée à Milan ne pouvait être émis par la justice italienne, puisque Vincenzo a d’ores et déjà purgé cette peine. La justice italienne ne pouvait donc pas ignorer la décision de la cour d’appel de Milan du 9 janvier 2009 qui certifie l’exécution de la peine pour les faits reprochés de 2006. La justice italienne a donc sciemment menti sur la situation réelle de monsieur Vecchi et fait preuve de déloyauté vis-à-vis de la justice française, ce qui questionne « la confiance mutuelle » entre justices base du MAE.
La soirée de samedi dernier s'est terminée avec la projection du film Black Block, qui traite, comme son nom de l'indique pas, de la très violente répression policière à Gênes, en 2001, suite aux manifestations anti-G8. Il est axé sur les témoignages de quelques victimes de cet évènement, et en particulier l'assaut mené par les forces de police à l'école Diaz dans la nuit du 21 au 22 juillet, où elles ont tabassés puis torturé des manifestants pacifiques, leur causant des violences physiques et psychologiques qui les ont marquées à vie.
Voici la bande annonce du film :
Si comme moi vous n'aviez jamais entendu parler de ces évènements, décrits par Amnesty International comme la « plus grande violation des droits humains et démocratiques dans un pays occidental depuis la Seconde Guerre mondiale », Wikipedia vous donnera quelques éléments récapitulatifs.
À l'image des atrocités commises par les forces de polices italiennes, il y a quelques années seulement dans une pays limitrophe, j'ai trouvé le visionnage du film assez dur. Je suis content de l'avoir visionné, mais les témoignages des victimes ont de quoi donner des cauchemars.
Enfin, je rappelle quelques liens importants :