Pendant 3 ans, j'ai co-organisé à Angers puis à Nantes 27 entraînements d'un sport peu connu : le Jugger.
Je voudrais revenir ici sur cette belle expérience, et ce sport fantastique !
Tout a commencé au début de l'été 2014, lorsque nous habitions Dublin avec ma compagne, Laëtitia. Via des amis sur place, nous avons découvert ce sport en participant à un entraînement du club Setenta qui avait lieu à Fairview Park, et qui était ouvert aux débutants complets.
Pour vous donner un aperçu, voici à quoi cela ressemble le Jugger :
Durant un match de Jugger, 2 équipes de 5 personnes s'affrontent pour s'emparer d'une balle, le jugg, et la placer dans le but adverse, un réceptacle au niveau du sol.
La grosse spécificité du jeu : 4 membres de chaque équipe sont équipés d'armes rembourrées, leur permettant d'immobiliser un adversaire au sol d'une simple touche, tandis que le 5e joueur, sans arme, est le seul a pouvoir toucher la balle.
A l'origine, ce sport a été inventé dans un film de science-fiction post-apocalyptique ! Je cite wikipedia :
Le Jugger est un sport inspiré du film de 1989 "Le Sang des héros". Le réalisateur David Webb Peoples inventa le Jugger spécialement pour ce film. L'adaptation de ce jeu en sport eut lieu en 1992 en Allemagne par un groupe de fans.
Et donc, ce même été là en 2014, une dizaine d'amis sont venus nous rendre visite à Dublin, avant que nous ne plions bagage pour rentrer en France.
Nous en avons profité pour leur faire découvrir le Jugger, qui avait été un véritable coup de coeur. Enfin quand je dis "nous", c'est grâce aux entraîneurs de l'équipe Setenta de l'époque, qui nous ont tout appris : Mark, Seamus, Marion, mille fois merci !
Voici deux photos de cet entraînement fondateur :
Et puis le temps passe...
On retrouve la France. On habite à Nantes, puis à Angers. On débute de nouveaux boulots.
Mais un an plus tard, à l'automne 2015, on se motive avec quelques amis à fabriquer des pompfens, les armes rembourrées utilisées en Jugger, et c'est parti !
Pendant un peu plus d'un an, on se retrouvera environ une fois par mois au parc Balzac à Angers. Avec Laëtitia, on s'efforce d'organiser comme on peut ces entraînements. Et si le niveau technique n'est pas toujours là, que de bons souvenirs sont ces après-midi là ! Des duels, des culbutes, des matchs intenses ponctués de belles actions, où la chaîne était parée adroitement ou bien le Qwik marquait dans un magnifique plongeon au sol... Et puis ces soirées qu'on finissait souvent chez nous, autour d'un repas et d'un jeu de société.
Et puis début 2017, on déménage à Nantes. Cette fois, c'est au parc du Grand Blottereau qu'on se retrouve (presque) tous les mois. Et au cours de l'année, on décide de notre nom d'équipe, Machina Meles.
Au cours de ces rendez-vous réguliers, c'est plus d'une trentaine de personnes qui se sont essayé au Jugger avec nous. Et en dehors, j'ai aussi eu l'occasion de faire découvrir ce sport à des petits cousins, lors de fêtes organisées par des amis, et plusieurs fois à des collègues de travail.
A chaque fois la réception était très positive. Bien que ce soit un sport intense physiquement, ponctués de sprints, de fentes d'escrime, d'esquives et même parfois de sauts, beaucoup de personnes plutôt peu sportives y prennent goût comme moi, tant l'aspect ludique vous prend au jeu.
C'est un sport où tous les âges y trouvent leur compte : j'ai vu des enfants de 10 ans s'amuser comme des fous, comme des seniors de plus de 50 ans ! D'ailleurs, le Jugger est un des rares sports entièrement mixte. Et le joueur le plus redoutable que je connaisse... est une joueuse !
Autre valeur importante de ce sport : l'auto-arbitrage. Si en match officiel 4 arbitres opèrent sur le terrain, le cœur de ce sport est basé sur ce principe : c'est la responsabilité de chacun, lorsqu'il est touché par une arme rembourrée, de se déclarer de lui-même "hors jeu", en lâchant son arme et posant son genou à terre. C'est certain, le Jugger est un sport compétitif, mais c'est le seul que je connaisse avec cette dimension de fairplay où chaque duel d'un match se conclut par un joueur concédant la victoire à son adversaire, simplement.
A titre personnel, n'ayant jamais fait de sport de compétition, le plus difficile a été d'adopter une casquette d’entraîneur. Organiser un déroulé d’entraînement, un échauffement, des exercices techniques... Rien de tout ça ne m'était naturel 😅 Heureusement Laëtitia s'en sortait bien mieux que moi !
Et puis il y a quelques semaines, le 3 novembre dernier, le club de Jugger de Paris organisait un tournoi amical. Pour Machina Meles, c'était le tout premier !
Au final c'est 5 équipes qui se sont retrouvé, dont 2 allemandes et une basée à Londres. Avec une petite équipe de 5 joueurs, nous y avons participé avec un peu d’appréhension au vu de notre niveau... Pour finalement passer un très bon moment, dans la joie et la bonne humeur, à en prendre plein les mirettes face à des joueurs époustouflants !
Enfin, il est temps d'expliquer pourquoi le titre de cet article débute par "au revoir" : j'ai décidé d'arrêter le Jugger. Je n'ai simplement plus assez de motivation personnelle pour continuer à organiser les entraînements, motiver les joueurs réguliers où prospecter pour en trouver de nouveaux. Il ne s'est rien passé de particulier qui m'aurait fait changer de regard sur ce sport. Au contraire, ce tournoi amical à Paris était génial, et je suis ravi d'avoir pu finir là-dessus. L'ambiance y était très chaleureuse entre toutes les équipes, et rencontrer des adversaires bien plus forts que nous était très motivant !
Merci à vous les juggeurs parisiens pour avoir organisé cet événement !
Merci surtout à Laëtitia, Vincent, Sarah et Thomas d'avoir formé cette équipe de choc ! Je suis pas prêt d'oublier ce week-end ensemble, et cet esprit d'équipe partagé.
Merci aussi à tous ceux qui sont venu tester ce sport loufoque, et nous ont permis d'y jouer pendant ces quelques années : Nicolas, Victor, Quentin, Cédric, Ellouan, Théo, François, Corentin, Emilie, Camille, Damien, Alexandre, Pierre, Flo, PEP, Elliot, Yann, Vincent, Simon, Philippe, Marion, Antonin, Maxime, Pierre, Orianne, Kevin, Anne-Laure, Thibault, Eliane & Joël