Un fantastique documentaire sur un élément fondamental de nos droits sociaux aujourd'hui en France : la sécurité sociale.
Le film entrelace le témoignage de Jolfred Fregonara, un nonagénaire qui a vécu la mise en plaise des caisses de sécurité sociale, les explications historiques de Michel Etievent, biographe d'Ambroise Croizat, Anne Gervais, médecin, Bernard Friot & Colette Bec, sociologues, et Frédéric Pierru, professeur de sciences politiques.
L'exploitde l'entreprise menée par Ambroise Croizat et Pierre Laroque, qui ont mis en place 138 caisses de sécurité sociale & 113 caisses d'allocation familiales en seulement 7 mois, est proprement ahurissant.
Je cite Michel Etievent :
« Un édifice extraordinaire va sortir de l'invention sociale de ces hommes. Tout à coup comme ça, on avait le droit de vivre. »
« Vivre sans l’angoisse du lendemain, de la maladie ou de l’accident de travail, en cotisant selon ses moyens et en recevant selon ses besoins. »
Désormais la retraite ne sera plus l'antichambre de la mort mais une nouvelle étape de la vie.
Je cite cette fois Frédéric Pierru :
La concurrence et le marche du côté du financement, du côté de l'assurance maladie ça ne fonctionne pas. D'ailleurs on a un cas d'école qui illustre très bien cet échec, c'est le cas américain. Non seulement le marche de l'assurance privé est inéfficient, c'est 18% de la richesse nationale que les Etats-Unis consacrent à la santé alors qu'en France nous ne consacrons que 12%; c'est inégalitaire, des dizaines de millions d'américains qui sont non couverts ou peu couverts; et avec des résultats sanitaires déplorables.
Quand vous versez un euro à une mutuelle, il y a un quart, donc 25 centimes d'euro, qui vont aller dans des frais de gestion, des frais administratifs, mais surtout des frais « d'acquisition de clientèle », c'est à dire des frais de marketing. Alors que pour la sécurité sociale, c'est seulement 6%. Il n'y a donc aucune raison économique qui justifie le recul de la sécurité sociale au profit du marché de l'assurance maladie privée.