la première mouture était "insuffisante" et même une fois complétée, "les projections financières restent lacunaires", en particulier sur la hausse de l'âge de départ à la retraite, le taux d'emploi des seniors, les dépenses d'assurance-chômage et celles liées aux minima sociaux.
Le Conseil d'État pointe également le choix de recourir à 29 ordonnances, y compris "pour la définition d'éléments structurants du nouveau système de retraite", ce qui "fait perdre la visibilité d'ensemble qui est nécessaire à l'appréciation des conséquences de la réforme et, partant, de sa constitutionnalité et de sa conventionnalité".
Celle portant sur la "conservation à 100% des droits constitués" au moment de la bascule entre le système actuel et le futur "système universel" est jugée "particulièrement cruciale", à tel point "qu'en l'absence d'une telle ordonnance" la réforme "ne s'appliquera pas" aux personnes nées à partir de 1975. Enfin, l'engagement de revaloriser les enseignants et des chercheurs via des loi de programmation est condamné à disparaître du texte car "ces dispositions constituent une injonction au gouvernement de déposer un projet de loi et sont ainsi contraires à la Constitution".
Un fantastique documentaire sur un élément fondamental de nos droits sociaux aujourd'hui en France : la sécurité sociale.
Le film entrelace le témoignage de Jolfred Fregonara, un nonagénaire qui a vécu la mise en plaise des caisses de sécurité sociale, les explications historiques de Michel Etievent, biographe d'Ambroise Croizat, Anne Gervais, médecin, Bernard Friot & Colette Bec, sociologues, et Frédéric Pierru, professeur de sciences politiques.
L'exploitde l'entreprise menée par Ambroise Croizat et Pierre Laroque, qui ont mis en place 138 caisses de sécurité sociale & 113 caisses d'allocation familiales en seulement 7 mois, est proprement ahurissant.
Je cite Michel Etievent :
« Un édifice extraordinaire va sortir de l'invention sociale de ces hommes. Tout à coup comme ça, on avait le droit de vivre. »
« Vivre sans l’angoisse du lendemain, de la maladie ou de l’accident de travail, en cotisant selon ses moyens et en recevant selon ses besoins. »
Désormais la retraite ne sera plus l'antichambre de la mort mais une nouvelle étape de la vie.
Je cite cette fois Frédéric Pierru :
La concurrence et le marche du côté du financement, du côté de l'assurance maladie ça ne fonctionne pas. D'ailleurs on a un cas d'école qui illustre très bien cet échec, c'est le cas américain. Non seulement le marche de l'assurance privé est inéfficient, c'est 18% de la richesse nationale que les Etats-Unis consacrent à la santé alors qu'en France nous ne consacrons que 12%; c'est inégalitaire, des dizaines de millions d'américains qui sont non couverts ou peu couverts; et avec des résultats sanitaires déplorables.
Quand vous versez un euro à une mutuelle, il y a un quart, donc 25 centimes d'euro, qui vont aller dans des frais de gestion, des frais administratifs, mais surtout des frais « d'acquisition de clientèle », c'est à dire des frais de marketing. Alors que pour la sécurité sociale, c'est seulement 6%. Il n'y a donc aucune raison économique qui justifie le recul de la sécurité sociale au profit du marché de l'assurance maladie privée.
Ce que Macron ne semble pas avoir compris — ou feint de ne pas comprendre — c'est qu'en réalité le système social français est presque à l'équilibre et qu'il ne coûte pas à l'Etat par les dépenses intempestives des bénéficiaires mais par les transferts de dépenses causés par des politiques au bénéfice du patronat
Oui, 3,8 milliards d'euros sont partis des caisses de l'Etat vers les recettes de la sécu pour compenser les baisses de cotisations voulues par… Emmanuel Macron sous Hollande.Toute cette diatribe présidentielle absurde, avec des raccourcis débilitants n'a qu'un but : expliquer au populo qu'il [Manu Macron] va exploser le système social pour obliger les "assistés" qui touchent les minima sociaux à se mettre au boulot en les "responsabilisant".